Les codes de l'école.

Le 22 janvier, notre ministre a déclaré :
"Tous les discours sur la démission des parents, j'ai un peu de mal. La seule réalité que je constate, moi, c'est qu'il y a des parents qui n'ont pas les codes de l'école. Et ça c'est une exigence de l'école de faire en sorte d'ouvrir les codes, en effet, pour faire en sorte que tous les parents les partagent et sachent comment faire le mieux possible réussir leur enfant."


La formulation est maladroite. Si un code peut ouvrir un coffre de banque, comment ouvrir des codes ?



Pendant ma scolarité les codes étaient simples :
- 0/10 (par exemple pour une dictée avec 10 fautes)
- 4/10 (par exemple quand on ne connaissait pas tous les descendants de Clovis)
- 5/10 (quand on a su placer quelques villes, mais pas toutes sur la carte de France)
- 7/10 (pour la rédaction sur une partie de pêche)
- 10/10 (parce que l'on a su calculer la surface et le périmètre du champ de monsieur Dubois)

Lorsque ma fille est arrivée au CP, j'ai découvert les nouveaux codes : A, AR, ECA, NA, NE...
Un enseignant à eu la gentillesse de me traduire...
- A, ça veut dire "acquis", ça correspond à plus de 8/10.
- AR : à renforcer
- ECA : en cours d'inquisition (euh non d'acquisition, l'école est censée être laïque)
- NA : non acquis
- NE : non évalué, c'est-à-dire "la maîtresse pas eu le temps de boucler le programme, trop occupée à s'étaler du vernis"

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Il semblerait que des pédagogues soient passés par là. Il y a quelques subtilités. Par exemple, on peut avoir un A en rendant une dictée avec 10 fautes. Il suffit de compter les mots correctement orthographiés. Alors que l'enfant d'hier serait rentré tout penaud avec son 0/10 en dictée, l'élève d'aujourd'hui va montrer fièrement son A à ses parents qui ne manqueront pas de le féliciter tout en constatant l'orthographe désastreuse...

Chaque trimestre, nous avions notre moyenne générale accompagnée de notre classement par rapport aux autres élèves de la classe. Nos parents savaient donc nous situer par rapport aux autres enfants du même âge. Cela fournissait une motivation supplémentaire aux bons élèves... On pouvait toujours faire mieux pour être devant x ou y... Contrairement à ce qui se passe aujourd'hui, on ne s'ennuyait pas et nous étions tirés vers le haut. Pour nos parents, c'était un indicateur supplémentaire : tu as 7/10 de moyenne générale mais tu es 5ème sur 20 élèves... Aujourd'hui, où situer un enfant avec des A comme Aladin et des AR comme Aladin Roi ?

Et sinon supprimait ces codes pour revenir à des chiffres de 0 à 10 ?

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