SETI la peine ?

Cet article de Seth Shostak soulève une question qui revient plus souvent à la surface qu'un poisson mort : pourquoi mes précieux dollars devraient-ils servir à SETI alors qu'il y a tant de souffrance de le monde ?

Seth commence par préciser que SETI n'est pas financé par le contribuable américain, mais par de généreux donateurs, chacun ayant ses propres motivations. Par exemple, financer la recherche contre le cancer, est-ce de l'altruisme ou est-ce lié à une crainte d'être plus tard victime de cette maladie ?

En France, cette question est aussi d'actualité. Comme il n'y a pas (encore) de recherche SETI financée par des individus ou par l'état, on peut étendre la question à la recherche fondamentale. Cette lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République traduit le malaise actuel. Si les universités sont financées par des industriels, quels intérêts trouveront-ils dans l'étude des trous noirs, la recherche de nouvelles planètes ou les sciences humaines ?

S'il n'y a plus d'étudiants formés, à quoi bon financer des laboratoires sans doctorants, sans chercheurs ?

Heureusement (ou malheureusement), il n'est pas question d'opposer l'humanitaire et la recherche fondamentale en France. L'état ne soutient pas plus l'un que l'autre. Quand il s'intéresse à l'humanitaire, cela donne le scandale de l'Arche de Zoé. Le décryptage fait par le réseau voltaire montre que la françafrique n'est pas morte. Les familles qui souhaitaient adopter ces enfants accepteraient-elles d'accueillir en même temps leurs proches ? Etait-ce aussi de l'altruisme, de l'humanitaire ou un désir d'enfant peu importe s'il fallait rendre malheureux des parents, des grands-parents, des frères, des soeurs, etc...

La France ne brille pas par son aide au développement (18ième sur 22 pays européens je crois). Le magazine Jeune Afrique du 21 octobre dernier indiquait que les migrants avaient envoyé 301 milliards de dollars dans leur pays d'origine en 2006, alors que l'aide publique au développement mondial est de 114 milliards de dollars. L'immigration étant quasi impossible en France actuellement à cause des lois Hortefeux, l'état ne laisse pas non plus les individus contribuer à réduire la "souffrance du monde".

Dessin par Sonia Piotelat en 2006

Commentaires

Anonyme a dit…
Bonsoir Elisabeth :)

Vaste sujet, vaste débat..

En tout cas, je pense que la recherche SETI est I N D I S P E N S A B L E pour l'humanité !

Le jour ou des scientifiques professionnels ou bien des amateurs, trouveront une preuve comme quoi, nous ne sommes pas seuls dans l'Univers, ce sera le prélude à un changement radical de nos états d'esprits!

L'Homme aura tellement peur d'être détruit, qu'il cherchera une unité planètaire, il n'y aura donc plus d'histoire de religion, ni de couleur de peau. Par contre, il y aura un combat diplomatique très dur, afin de choisir LE pays "ambassadeur" de l'humanité, les américains étant en bonne position dans tout les cas.

Amitiès,

Vincent ;)
Anonyme a dit…
On oppose trop souvent différents combats qui n'ont rien à voir entre eux.
Chacun est libre de donner ou ne pas donner, de choisir ces combats (et heureusement).

Pour l'anecdote, une fois j'ai dit à quelqu'un que j'avais effectué un don (30 euros) à la SPA, cette dernière a été révoltée que je donne de l'argent pour la cause des animaux au lieu de la donner à des associations humanitaires.
Quand je lui ai demandé à quelle association humanitaire il faisait des dons, elle m'a répondu "aucune".
Hier soir j'ai entendu sur France Info que les Etats Unis avaient dépensé des milliards de dollars pour faire la guerre en Afghanistan et en Irak et en même temps leur président refusait d'étendre la couverture médicales aux populations déshérités américaines. Par exemple, au Mississipipi, le taux de mortalité infantile dans la population noire est proche de celle d'un pays du Tiers Monde.
Je laisser chacun chercher l'erreur.
Il faudrait aussi m'expliquer le lien de cause à effet entre la recherche SETI et les maux de la Terre (famine, guerre, sida etc.)
Est ce que ces derniers ne seraient pas liés plutôt à un contexte géopolitique volontaire ?